Éricka Bareigts : "Qui peut dire encore aujourd’hui qu’un esclave était bien traité ?"

Sur le plateau d’Antenne Réunion, Éricka Bareigts réagit dans un premier temps aux propos polémiques de Christine Angot.
 
"On ne peut pas comparer deux ignominies. Il n’y a pas un classement, la Shoah d’abord, puis l’esclavage ou vice-versa. Ce qui est grave c’est que c’est une chroniqueuse écoutée par de nombreux Français, c’est une romancière. Elle est quand même censée connaître un minimum l’Histoire de France et l’esclavage en fait partie.

"On a nié l’humanité à des hommes, des femmes et des enfants"

Les esclaves étaient des meubles, pas des humains. On a nié l’humanité à des hommes, des femmes et des enfants. Ils ont souffert et été niés dans ce qu’ils étaient. Qui peut dire encore aujourd’hui qu’un esclave était bien traité ? Cela montre que nous devons connaître notre histoire, en France hexagonale aussi. Si Christine Angot dit ça, j’imagine ce que peux dire de nombreux autres Français."

Dans l’actualité, Le budget du ministère des Outre-mer pour 2018, n’a pas été totalement consommé. 177 millions d’euros de crédits prévus pour le paiement des factures des opérations engagées sont restés sur la table.

"Le gouvernement fait une économie de 177 millions d’euros sur notre dos"

"C’est énorme, 9 fois plus que ce que j’avais rendu à Bercy, soit environ 20 millions d’euros. Le gouvernement fait une économie de 177 millions d’euros sur notre dos. Si on avait mobilisé cette somme, on aurait pu faire des projets au niveau de l’eau : faire de l’assainissement, faire des réseaux d’eau, faire des écoles, améliorer les établissements médico-sociaux pour les personnes âgées... 

"Un problème de la ministre et du gouvernement"

C’est un problème de la ministre et du gouvernement. J’ai échangé avec elle hier, pour lui dire que Saint-Denis a déposé quatre projets pour mobiliser de l’argent, ils sont prêts, les marchés vont être signés et pourtant vous avez refusé de les financer."